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Retour sur le 10th European Mucosal Immunology Group meeting EMIG 2016.

Retour sur le 10th European Mucosal Immunology Group meeting EMIG 2016. 19-21 October 2016 - Copenhagen, Denmark
par Clément da Silva


Le programme du 10eme congrès d’Immunologie Mucosale Européen a exposé les concepts actuels de la réponse immune aux surfaces des muqueuses. Cette conférence a fourni un état des lieux de cette réponse immune dans le cadre inflammatoire, infectieux et homéostatique. Cette conférence m’a fourni une occasion unique d’élargir mon réseau professionnel et m’a offert des opportunités dans le cadre de mes études post-doctorales. La première session concernait l’interaction entre le microbiote, sa production de métabolites et l’hôte. Durant cette session, le concept principal a été le caractère critique de la colonisation microbienne dans les premières semaines suivant la naissance. L’absence de cette colonisation dans les premières semaines de la vie (0 à 35 jours) chez la souris entraine, comme dans le cas des souris Germ Free, une susceptibilité aux allergies due à une forte production d’IgE. De plus, la recolonisation de souris Germ Free par un microbiote diversifié ne permet d’endiguer cette susceptibilité seulement si la colonisation est effectuée dans ces premières semaines post naissance (notion de fenêtre d’opportunité). De plus, les travaux ont montré que ce phénotype pouvait être aboli par l’ajout des métabolites normalement produits par le microbiote (butyrate etc.). La deuxième session était consacrée à la communication intercellulaire et a permis de décrire les interactions entre cellules épithéliales et immunité des muqueuses. Lors de cette session, un type particulier de cellules épithéliales intestinales : les TUFT s’est montré intéressant. En effet, les cellules TUFT sont des cellules rares intercalées entre les entérocytes au niveau de l’épithélium intestinal, il a été observé que celles-ci, via la production d’IL25, possèdent un rôle crucial dans la réponse Th2 lors d’infection par des helminthes. En effet, le modèle murin KO pour ces cellules présente des défauts de réponse Th2 lors d’infection par des helminthes ainsi qu’une hyperplasie des cellules en gobelet et un défaut d’expulsion des vers post infection (Philippe Jay, Université de Montpellier, France). La troisième session portait sur la différentiation des cellules immunitaires. La polarisation des macrophages au niveau du colon a ici été décrite notamment via la voie TGFβ. Grâce aux données de transcriptomique, l’origine monocytaire des macrophages de la peau et du colon a été mise en évidence. De plus, la suppression du récepteur au TGFβ dans les cellules CD11c+ entraine une modification de ces macrophages du colon, non pas en nombre mais en terme d’expression de cytokines : ces derniers pro-tolérants à l’homéostasie perdent cette faculté ce qui se traduit par une baisse de l’expression des citokynes anti-inflammatoires, notamment l’IL10. La voie TGFβ semble donc permettre la formation du pool de macrophages tolérogènes dans le colon (Anika Schridde, RWTH Aachen, Allemagne). Pour la quatrième session, les orateurs se sont focalisés sur les cas d’infection et l‘implication de l’immunité mucosale. L’équipe de Qibo Zhang (Université de Liverpool, Angleterre) a montré l’implication des TFH dans la réponse à influenza au niveau des muqueuses nasales. En effet, l’utilisation de la souche vaccinale (antigène sH1N1 inactivé) entraine un développement réduit de TFH et, de ce fait, une réponse IgA/IgG et IgM faible comparé à la souche non atténuée et par conséquent un effet vaccinal fortement réduit. L’équipe a ensuite comblé cette défaillance par l’ajout d’un composé fortement immunogène le CpG-DNA qui, associé à la souche vaccinale, permet de rétablir une forte production de TFH et une augmentation des Ig anti-HA. En confirmation de ces résultats, l’équipe a montré que in-vitro (co-culture de cellules B) une réponse Ig anti-HA était seulement possible en présence de TFH et que cette réponse était aussi amplifiée par la présence d’adjuvants, notamment le CpG. De manière intéressante, l’ajout de cellules dendritiques plasmacytoides permet également une amplification de la réponse B dans le modèle de co-culture (Université de Liverpool, Qibo Zhang, Angleterre).